Période pré-romaine
D’après des objets en pierre taillée retrouvés dans le secteur du village, on affirme que la vallée de la Blies fut habitée par des hommes depuis avant l’appartenance de la région à la République romaine.
Plus tard, de nouveaux peuples s’installèrent dans la région, tels les Celtes, les Belges ou les Ligures. Grâce à ces rencontres entre ethnies, l’agriculture et l’élevage se développèrent, et les outils ne furent plus fabriqués en pierre mais en métaux, tels le fer et le bronze.
À la veille de la conquête des Gaules en 52 av. J-C, la région était apparemment peuplée par les Médiomatriques.
Période gallo-romaine
Portion du Parc archéologique Européen de Bliesbruck-Reinheim comprenant la tombe de la princesse celte et la villa de Reinheim
Sous la République romaine et l’Empire romain, la région connu un essor phénoménal au sein de la province de Gaule belgique. La commune des Steinfelder, correspond à l’emplacement actuel des fouilles archéologiques de Bliesbruck-Reinheim.
C’est à cette époque qu’est construite la voie romaine, venant de Brumath et aboutissant à Hermeskappel, elle traversait la Blies par un pont, détruit probablement par les crues de la rivière.
Les thermes de Bliesbruck, étaient un complexe thermal colossal pour sa situation en dehors des grandes agglomérations romaines. Elles furent utilisées jusqu’au XVe siècle ap. J.-C., en tant qu’habitations.
La région était prospère, en effet la Blies étant très poissonneuse les habitants ne manquaient pas de nourriture. Or, la bourgade fit l’objet d’un abandon progressif depuis les invasions barbares. Après le IVe siècle, seuls les thermes abritèrent encore de la population.
De la période médiévale à la Révolution française
Au début du Moyen Âge, pour développer l’agriculture, les habitants durent déboiser une grande partie de la Maywald, située sur le territoire de l’actuel ban communal, autour de la route menant à Blies-Ébersing. Le seul témoignage de l’époque mérovingienne, est la découverte de quatre tombes de guerriers de l’époque, accompagnés d’une épée en fer, d’un couteau, et d’une boucle de ceinture constituée d’argent et de laiton.
Ancien moulin du village, unique vestige médiéval de la commune, fonctionnait à la force du courant de la Blies, la cheminée qui l’accompagne a été construite lors de l’agrandissement et la modernisation du moulin en 1869 et ainsi permet une motricité à vapeur, d’où le nouveau nom du moulin “kuntsmuhle”
À l’époque féodale, au sein du Saint-Empire romain germanique, apparaît le premier nom connu du village, Blysebrucken. Il est rédigé sur un acte de donation de 1131, stipulant que le comte de Saarwerden, Frédéric Ier et son épouse léguaient une partie de leurs territoires dans la vallée de la Blies à l’abbaye de Wörschweiler, acte cosigné par Waltherus Ier de Brucken et Wecelo, curé de Brucken. En effet, la famille régnant alors sur le secteur est celle des chevaliers de Brucken. L’ancien château des Brucken, détruit au milieu du XIIIe siècle, Das Alte Schloss, se situait sur la colline de la Hardt, colline surplombant la vallée de la Blies, d’où on pouvait surveiller la plupart des activités du village. En 1244, Waltherus III, céda de nouveau un territoire à l’abbaye. La famille des châtelains De Brucken s’éteignit par la mort de Walter VI chanoine de Trèves et de Cologne qui survécut à tous ses frères et termina la lignée en décédant le 10 avril 1469. Les armoiries actuelles du village sont celles des chevaliers de Brucken.
Plusieurs seigneurs ou coseigneurs tous vassaux du duc de Lorraine, dont le seigneur de Hombourg, sur la Canner et les seigneurs Jean et Jacques de Raville possédaient certains droits sur le village. Un signe patibulaire, est érigé sur le territoire du village, grâce à l’autorisation donnée par Charles III, duc de Lorraine, demandée par Wirig, seigneur de Créhange.
En 1627, Antoinette-Élisabeth, comtesse de Créhange, apporte en dot, au margrave de Bade le territoire communal de Bliesbruck en plus de la seigneurie de Forbach. Les droits du territoire furent cédés en 1632 par ce-dernier, à ces fils qui meurent sans descendance. En 1662, ces acquisitions sont offertes à Philippe Christophe Frédéric, comte de Hohen-Zollern, par l’intermédiaire de son épouse Marie-Sidonie, sœur des anciens possesseurs du lieu.
La guerre de Trente Ans 1618-1648 créa un énorme bouleversement social et politique au sein du village : destructions et pillages par le passage de l’armée suédoise de Gustave Adolphe en 1632, population totalement décimée, abandon de l’agriculture, de plus la Lorraine fut occupée par l’armée de Louis XIII. Ce n’est que dans les années 1660 que la maison de la Leyen achète des droits sur la commune et ses environs aux comtes de Varsberg et de Hohenzollern ; le 3 septembre 1667 Gaspard de la Leyen, archevêque de Trèves, acquit la seigneurie de Forbach et l’ensemble des communes de la vallée de la Blies.
Ce n’est qu’après le retrait des troupes de Louis XIV en 1667 qu’une politique de repeuplement de nos contrées ravagées par la terrible guerre de trente ans fut mise en place sous l’impulsion du Duc de Lorraine Léopold. Le premier recensement de 1698 fait état de 39 familles pour un total de 202 habitants, alors qu’avant la guerre de Trente Ans la population du village de Bliesbruck comptait déjà 75 feux ce qui peut être estimé à 400 habitants.
À la suite du traité de Vienne en 1735, François III, empereur romain germanique et époux de l’archiduchesse d’Autriche, perdit son titre de duc de Lorraine, au profit de Stanislas Leszczynski, roi déchu de Pologne, à la mort duquel, en 1766, le duché sera rattaché à la France. Pendant ce temps, la Lorraine n’était pas régie par son duc, mais par M. de la Galaizière, représentant du roi de France. Celui-ci remis au point un grand nombre de lois qui n’étaient plus en vigueur dans la vallée de la Blies.
C’est le traité de Ratisbonne du 18 novembre 1782 entre la couronne de France et le Saint-Empire germanique qui clarifia les possessions françaises du comte de La Leyen. En effet par différentes cessions et échanges que des territoires et villages furent intégrés à l’empire ou au royaume de France. Au traité de Ratisbonne fut décidé, la Blies faisant frontière naturelle entre les deux pays, que dans Bliesbruck la rive droite de la Blies dit « petit côté », berceau du village médiéval, sera malgré cette frontière naturelle également intégrée à la France.
De la Révolution française à la Seconde Guerre mondiale
À la Restauration, la région Lorraine procéda à des projets de réaménagement. À Bliesbruck, la nécessité de construire un pont en pierre s’avéra urgente. En effet l’ancien pont en bois nécessitait trop souvent des réparations. Avec l’appui de Pierre Marte, maire de la commune, le conseil municipal fit construire un pont à arches, visible sur des photographies et dessins d’avant la Seconde Guerre mondiale, sa construction fut achevée en 1822.
Après l’épidémie de choléra de 1814, le cimetière se vit trop étroit pour accueillir les 144 défunts de l’épidémie. On proposa d’en construire un plus grand non loin du presbytère, or il aurait privé le curé d’une partie de son jardin, le projet fut donc remis à 1838 à l’emplacement actuel du cimetière.
Ancienne gare de Bliesbruck, autrefois desservie par la ligne Hombourg-Sarreguemines.
Vers 1860, l’agriculture s’est diversifiée. À cette époque on y cultivait le blé, le seigle, l’orge, l’avoine, le colza et les légumes secs. En 1863, la voie ferrée Sarreguemines-Bitche-Haguenau est en construction. Elle passe relativement loin des habitations et ne dessert pas la commune, mais passe tout de même à l’intérieur des limites du village. Elle est toujours en service aujourd’hui. Dès 1871 l’Alsace-Moselle actuelle est incluse à l’Allemagne, et cela jusqu’en 1918.
En 1875, une 2e voie de chemin de fer passant par Bliesbruck est en construction. Celle-ci fait le parcours de Hombourg à Sarreguemines. Le plan cadastral de la commune a été modifié à la suite du passage de deux chemins de fer dans le village. Une gare fut également construite pour la desserte ferroviaire de la commune. Elle est l’une des rares bâtisses du village à avoir été épargnée par les bombardements du printemps 1944.
C’est dès 1906 que le conseil municipal décide de la création du réseau d’eau courante alimenté par les différentes sources du Rotenberg, aménagement considérable pour l’époque, mais très apprécié par l’ensemble de la population.
Dans les années 1920, l’apparition de la lampe à pétrole, de l’éclairage public, et des moteurs électriques, rendirent la vie des villageois beaucoup plus aisée, autant au niveau privé qu’au niveau professionnel. En effet, dans le domaine de l’agriculture, on eut de moins en moins besoin d’une main-d’œuvre traditionnelle.
De la Deuxième Guerre mondiale à aujourd’hui
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Bliesbruck est situé, comme un autre grand nombre de communes de la Moselle, située entre la ligne Maginot et la frontière allemande. Ce secteur est désigné « zone rouge ». Le gouvernement français avait prévu un projet de déportation provisoire de ces populations mosellanes, considérées comme vulnérables à une probable offensive de l’Axe. C’est alors qu’à partir de septembre 1939 et ce jusqu’au 10 mai 1940, l’ensemble de la population bliesbruckoise, ainsi que celle des autres communes de la « zone rouge » de Moselle, furent contraints de quitter leurs habitations, et furent, pour la plupart, évacués, de façon très désordonnée et précipitée, vers la Charente et la Charente-Inférieure, actuelle Charente-Maritime.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, 90 % du village furent détruits, notamment l’église, par les bombardements américains, et l’ancien pont, par les Allemands. Seuls quelques bâtiments, comme l’ancienne gare, furent épargnés. On dut procéder ensuite à la reconstruction : du pont, rebâti quelques mètres en aval du précédent, et de l’église.
La reconstruction du village permis la création de nouvelles maison plus spacieuses et plus espacées, ce qui mena à l’agrandissement des limites de la commune. On procéda également au développement du hameau d’Hermeskappel. Celui-ci ne contenait que quatre maisons en 1939 pour plus d’une cinquantaine aujourd’hui.
Il y eut également plusieurs projet d’amélioration des équipements, de forage, d’arrivée d’eau courante, et d’assainissement.
C’est en 1959, que la voie ferrée Hombourg-Sarreguemines, cessa d’accueillir les trains de transport de voyageurs, elle restera en service pour le transport de marchandises jusqu’en 1980, l’automobile ayant pris le dessus sur les transports ferroviaires dans la vie quotidienne des habitants de la région.
C’est en 2006, que cette voie ferrée à l’abandon, connut une renaissance, en effet, la communauté d’agglomération Sarreguemines Confluences aménage sur cette emprise SNCF à partir de Sarreguemines, une piste cyclable rejoignant le réseau cyclable de laSarre. Une autre piste a été créée rive droite de la Blies, partant de Habkirchen, quartier de Mandelbachtal, pour finir au Petit-Côté de Bliesbruck.
Entre le XXe siècle et aujourd’hui, trois grands lotissements ont pris naissance dans la commune. Le premier, rive droite, est un ensemble de terrains très ensoleillés. Il comprend presque la moitié du Petit-Côté. Il prend naissance après le cimetière, et se prolonge vers l’ouest du village et sur les hauteurs du Kloberg. Le second, se situe sur la zone comprise entre l’ancienne gare, et le parc archéologique de Bliesbruck-Reinheim. Le troisième composé de 30 parcelles fut créé à l’annexe Hermeskappel qui aujourd’hui compte 150 habitants.