20

 

La mémoire d’Alsace-Lorraine s’est invitée à Bliesbruck lors d’une nouvelle soirée du cycle « Histoires singulières », organisée par la médiathèque de Sarreguemines. Près d’une cinquantaine de personnes ont pris place dans la salle polyvalente pour assister à la projection de films rares, présentés par Daniel Collin et Laurent Goergler.

À travers ces images d’archives, c’est tout un pan de l’histoire locale qui a repris vie. Le film Sarreguemines au passé a ouvert la séance en offrant un véritable voyage dans le temps : des bobines amateurs tournées il y a plus d’un demi-siècle montraient la ville telle qu’elle était autrefois, avec ses rues animées, ses paysages familiers et les visages d’une époque révolue.

Le public a ensuite découvert Eselbahn, un documentaire réalisé par Laurent Goergler à partir de films anciens. Il retrace l’histoire singulière d’un petit train industriel reliant Lutzelbourg à Drulingen via Phalsbourg. Ce « chemin de fer des ânes », aujourd’hui disparu, a profondément marqué la vie et l’identité du territoire.

L’émotion a culminé avec Une nationalité… quelle nationalité ? un entretien touchant avec Joseph Klein, témoin des bouleversements vécus par une famille bitchoise lors des changements de souveraineté de la Moselle, en 1918 puis en 1945. Un récit intime, empreint d’humanité, qui a su émouvoir le public.

La soirée s’est achevée avec la projection, en format 16 mm, du film Une histoire de nos voisins : la Sarre et Sarrebruck, tourné en 1951. Ce document rare offrait un regard d’époque sur les relations entre la France et l’Allemagne dans les années d’après-guerre.

« Ces images ne sont pas que des souvenirs : elles sont notre mémoire collective, un miroir dans lequel chacun peut se reconnaître », a déclaré Daniel Collin, salué par de chaleureux applaudissements.

Inauguration du terrain synthétique

 

 

la commune de Bliesbruck a vécu un moment marquant pour la vie sportive locale avec l’inauguration de son nouveau terrain de football en gazon synthétique. Une cérémonie conviviale s’est déroulée en présence du sous-préfet de Sarreguemines, Wassim Kamel, du député Pascal Jenft, des conseillers départementaux Jean-Claude Cunat et Évelyne Firtion, des présidents d’associations,  de nombreux élus locaux et de la population locale. Après le traditionnel coupé de ruban, les invités ont effectué une visite du site afin d’apprécier la qualité des installations.

Ce nouvel équipement, d’une dimension de 42 x 63 mètres, vient remplacer l’ancien terrain synthétique de 20 x 40 mètres installé en 1998. Celui-ci, après près de trente années d’utilisation intensive, montrait des signes évidents de fatigue et ne répondait plus aux besoins actuels. L’AS Bliesbruck réclamait depuis longtemps une solution plus adaptée pour rendre les entraînements plus fonctionnels et confortables, notamment lors des périodes d’intempéries.

La réalisation de ce terrain répond à plusieurs objectifs. Outre son utilisation par les licenciés de l’AS Bliesbruck, dont les jeunes du club sont intégrés au regroupement Alliance 2008, il sera homologué pour le football à 8 et permettra d’accueillir entraînements et rencontres de toutes les équipes de l’entente. Cela offrira une meilleure répartition des activités sportives et contribuera à réduire les déplacements entre villages. Situé à proximité du groupe scolaire, l’équipement profitera également aux enfants lors des cours d’éducation physique et sportive et sera ouvert aux jeunes de la commune, perpétuant ainsi la vocation de l’ancien terrain.

La cérémonie a également rassemblé de nombreux représentants du monde sportif local, parmi lesquels d’anciens entraîneurs emblématiques comme Bernard Levy, Éric Hertel, Gaby Weidig ou encore Roland Muller.

Sur le plan technique, le chantier a été mené par l’entreprise Eurovia avec son sous-traitant Polytan, spécialiste des revêtements sportifs. L’éclairage a été confié à TPLEC de Gilles Weiland, garantissant 100 lux au sol, seuil exigé par la Ligue de football du Grand Est pour obtenir l’homologation. L’installation du grillage périphérique a été réalisée par l’entreprise AEL, tandis que la maîtrise d’œuvre a été assurée par MK Études.

Le coût total du projet s’élève à 456 000 euros HT et subventionné par la Région Grand Est qui a apporté 87 493 euros, le Conseil Départemental via le dispositif Ambition Moselle a contribué à hauteur de 90 000 euros, l’État a mobilisé 88 217 euros via la DETR, et la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences a ajouté deux fonds de concours : 30 000 euros au titre ordinaire et 57 366 euros au titre des équipements sportifs. À ces aides est venu s’ajouter, le jour même de l’inauguration, un chèque de 20 000 euros remis par le District Mosellan de Football, signe fort du soutien de l’instance au développement du sport local.

Le maire Jean-Luc Lutz a insisté sur l’importance de cet investissement pour la commune. « Ce terrain est désormais à la disposition de tous les acteurs. Prenez-en soin et faites-en bon usage. Qu’il devienne à la fois un facteur d’attractivité pour Bliesbruck et un outil de progrès dans la performance et la compétitivité », a-t-il souligné.

Grâce à ce nouvel équipement, Bliesbruck se dote d’une infrastructure moderne, adaptée aux exigences actuelles du football et ouverte à l’ensemble de la population. Une manière de conjuguer sport, jeunesse et attractivité, au service d’un village qui confirme son dynamisme.

Un dépôt de pain et une kinésithérapeute

 

Connu de tous sous le nom de « Chez Blanche », l’ancien Café de Lorraine renaît après plusieurs années de fermeture. Racheté il y a près d’un an par la « SCI Les Rives de la Blies », portée par Olivier Freyermuth et Joseph Pirarba, le bâtiment bénéficie aujourd’hui d’un programme de réhabilitation. Le projet est de redonner vie à ce lieu central du village en combinant activités commerciales, services de santé et logements.

Depuis janvier 2025, les premiers aménagements ont vu le jour. Le cabinet infirmier de Thibaut Schmitt et Matthieu Hoy a pris ses quartiers dans des locaux modernes, accessibles aux personnes à mobilité réduite et dotés d’un parking.

A partir du 1er septembre, une nouvelle étape a été franchie avec l’installation de la kinésithérapeute Perrine Risco Ramirez. En plus des soins classiques, la praticienne propose des séances de shiatsu, une méthode complémentaire tournée vers le bien-être.

Pour pallier à la fermeture récente de la boulangerie, une boulangerie mobile viendra s’installer sur le site dès le 9 septembre, à partir de 6 h du matin. Cette offre sera renforcée en octobre avec l’ouverture de « Les Gourmandises de la Blies », un salon de thé convivial doublé d’un dépôt de pain et vente du Républicain Lorrain, géré par l’artisan boulanger-pâtissier déjà implanté à Achen et Butten.

Une cellule commerciale reste encore disponible. Plusieurs pistes sont à l’étude, avec la volonté d’élargir l’offre de soins sur le site, afin de faire de l’ancien Café de Lorraine un véritable pôle pluridisciplinaire.

En quelques mois, ce bâtiment chargé d’histoire s’est ainsi métamorphosé en un espace moderne et attractif, capable de répondre aux besoins des habitants. Une renaissance qui illustre la volonté de revitaliser le cœur de village tout en conservant un lien avec son passé.

Infos pratiques et renseignements : 06 07 76 76 69.

La boulangerie Porté de Bliesbruck a baissé son rideau pour la dernière fois

 

une page s’est tournée à Bliesbruck. La boulangerie Porté, véritable institution du village depuis près de quatre décennies, a fermé définitivement ses portes. Les clients français et allemands, nombreux, sont venus témoigner leur attachement à Sylvain et Raymonde Porté, en leur offrant des cadeaux et des fleurs, mais surtout en leur souhaitant une retraite bien méritée.

L’émotion était palpable au moment où Sylvain Porté a abaissé une dernière fois le rideau de son commerce. « Je remercie mes clients, mes fournisseurs et toutes les personnes qui m’ont transmis leur savoir-faire », a-t-il confié avec modestie. Derrière lui, c’est toute une vie de travail qui s’achève : 54 ans et 2 mois de métier, dont 38 années passées à faire vivre la boulangerie de Bliesbruck.

L’histoire professionnelle de Sylvain débute en 1971, lorsqu’il entame son apprentissage chez Robert Gries à Sarreguemines. Il poursuit ensuite en 1975 chez Stenger, à Neunkirch, puis travaille comme ouvrier chez Jean Singer. Le 1er octobre 1987, il reprend la boulangerie historique de Bliesbruck. À ses côtés, son frère Antoine l’a épaulé de 1987 jusqu’en 2024, formant un duo reconnu pour sa proximité avec la clientèle.

Au-delà de la fabrication du pain et des viennoiseries, la boulangerie Porté a longtemps été un véritable lieu de vie. Le commerce faisait aussi office de bureau de tabac, d’épicerie et de point Poste, rendant de précieux services aux habitants. La famille Porté incarnait ainsi la polyvalence et l’importance des commerces de proximité dans un village, où la boulangerie constituait bien plus qu’un simple magasin.

Ce bâtiment lui-même porte une mémoire plus ancienne encore : avant la guerre, il appartenait à une famille juive, la famille Orbeck, qui y tenait un commerce de négoce de farine, puis Jean Singer a racheté le bâtiment et l’a transformé en boulangerie en 1928. En 1952, sa fille Céline a épousé Pierre Wagner, boulanger. Par la suite, ce dernier s’occupa de la boulangerie et des tournées dans le village tandis que Céline gérait le commerce (boulangerie et épicerie). En final, c’est donc près d’un siècle de tradition boulangère et épicière qui se referme aujourd’hui.

Parmi les habitants présents pour saluer le couple, le maire Jean-Luc Lutz avait tenu à se joindre à l’hommage. Il a exprimé sa reconnaissance envers Sylvain et Raymonde pour leur engagement et leur rôle essentiel dans la vie quotidienne du village. « Une boulangerie n’est pas seulement un commerce, c’est un lieu de rencontre et de convivialité. Vous avez marqué l’histoire de Bliesbruck », a-t-il déclaré.

Si le couple tourne la page de la vie professionnelle, Sylvain n’entend pas rompre le lien tissé au fil des années. Connu pour livrer lui-même son pain et prendre le temps d’échanger quelques mots avec chacun, il continuera à passer voir ses anciens clients et amis. « Je profiterai de mes loisirs, du jardinage et des sorties, mais je resterai proche des gens », sourit-il.

La fermeture de la boulangerie Porté laisse une grande émotion dans le cœur des habitants de Bliesbruck. Elle rappelle combien ces commerces de proximité, plus que de simples lieux d’achat, sont des espaces de vie et de mémoire collective.